
Analyse comparative
Cité épiscopale d’Albi
Si le concept de « cité épiscopale » est particulièrement significatif à Albi, l’analyse comparative établie avec d’autres villes épiscopales permet d’en révéler la spécificité particulière.
Si on en compte un certain nombre en Europe, la Cité épiscopale d’Albi offre l’exemple d’un espace urbain spécifique, qui contraste fortement par son histoire et ses formes avec les autres villes de la période médiévale.
La comparaison avec celles du Saint-Empire romain germanique (Mayence, Cologne,...) met bien en évidence que l’histoire des villes des princes-évêques soumis à l’Empereur, se traduit par une structuration et une architecture très éloignées de celles d’Albi, où, au contraire, le rôle joué par l’évêque est une vraie particularité.
Elle l’est d’abord historiquement, car l’évêque agissait en véritable seigneur, tandis que le consulat d’Albi n’avait que de modestes prérogatives. Indépendants du pouvoir royal ou de la bourgeoisie locale, les évêques albigeois ont marqué jusqu’au XVIIIe siècle la cité en impactant sa structuration urbaine. Qu’on pense par exemple à l’hôpital ou au quartier du Castelnau...
A l’inverse, de nombreuses villes de France connues pour leurs cathédrales, telles Laon, Noyon, Bourges, ou Beauvais, les évêques d’Albi ne relevaient pas du roi de France, et se voulaient au contraire en lien direct avec le pape, ce qui explique qu’ils se soient sentis libres de se départir des codes architecturaux de la France septentrionale. Ils ont donc opté pour une architecture tout à fait singulière comme le montrent la cathédrale Sainte-Cécile et le palais de la Berbie qui témoignent de vrais particularismes méridionaux.