
L’orgue
Cité épiscopale d’Albi
Albi possède dans sa cathédrale un orgue qui se range parmi les plus beaux de France. Son buffet, dû au talent de Christophe Moucherel (1734-1736), suscite l’admiration des connaisseurs par ses dimensions hors du commun.
L’orgue de la cathédrale a été remanié depuis par plusieurs facteurs d’orgues.
François et Jean-François l’Epine ajoute un jeux d’anches en 1747. 1 Joseph Isnard ajoute un cinquième clavier (clavier de Bombarde). Celui-ci reçoit une batterie de jeux d’anches et d’un cornet de cinq rangs, travaux effectués en 1778-1779.
Antoine Peyroulous effectue, en 1825, une nouvelle répartition de certains jeux permettant des effets de nuance entre les différents claviers. L’orgue subit ensuite une "mise-au-goût du jour" à l’époque romantique. Il perd alors son caractère d’origine.
A partir de 1950, son état de fonctionnement est préoccupant. Après plusieurs années de réflexion qui ont permis de découvrir l’origine ancienne du matériel (tuyauterie en particulier), la décision est prise de restaurer l’orgue et non de le reconstruire.
En 1977, Bartoloméo Formentelli est désigné pour assurer cette restauration qui va consister à reconstruire l’instrument de Moucherel en y intégrant les modifications de l’Epine, Isnard et Peyroulous. L’inauguration a lieu en 1981.
Durant l’été 1996, B. Formentelli effectue un grand relevage : démontage, dépoussiérage, accord général et ajout de la seconde flûte de pédale. Avec ses cinq claviers (de bas en haut, on trouve positif, grand-orgue, bombarde, récit, écho), cet instrument est une mécanique complexe et fragile qui demande des soins attentifs et constants.
1 Pour produire un son, certains instruments à vent utilisent une anche formée d’une lamelle (anche simple), libre ou battante, ou de deux lamelles (anche double) vibrant l’une contre l’autre, contrôlée ou non par les lèvres. Les anches sont le point commun d’une pléiade d’instruments aussi éclectiques que variés. De roseau, de métal ou de matière plastique, elles sont mises en vibration par une colonne d’air qui peut être produite : * par le souffle du musicien (duduk, clarinette, saxophone, hautbois, basson, chalumeau, chalemie, bombarde…), * par une soufflerie mécanique (orgue, positif, harmonium, accordéon, bandonéon, concertina…), * par une poche d’air alimentée par le souffle du musicien ou un soufflet (cornemuse, biniou, veuze, musette de cour…). Anche double d’un cromorne. Enfermées dans une capsule (cromorne) ou dans une poche d’air (cornemuse), libre dans la bouche (bombarde) ou contrôlées par les lèvres (hautbois), accessibles par des clapets (accordéon) ou par des mécanismes monumentaux (orgue), les anches ont des formes et des dimensions diverses et multiples, produisant des sons sourds ou stridents, voilés ou éclatants, très doux ou extrêmement puissants. Les instruments transformant cette vibration sont aussi riches et hétéroclites que les civilisations et les cultures qui les ont fait naitre.