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Forteresse de la foi

Cité épiscopale d’Albi

À Albi, l’architecture gothique s’avère très éloignée du graphisme propre à l’art de France. Elle porte à son plus haut degré la simplicité austère qui oppose le gothique toulousain à l’exubérance de l’architecture française.


Les raisons d’un parti aussi original résident dans le contexte politique et religieux propre à Albi à la fin du XIIIe siècle. Bernard de Castanet a choisi pour sa cathédrale une architecture militante en réponse à l’hérésie. La nef unique est conçue pour l’exercice de la nouvelle prédication ; elle fait de Sainte-Cécile une maison de la parole. Son espace désencombré permet également à chaque fidèle de participer directement au culte et notamment au rite de l’Élévation.

Le dogme de la Présence réelle et la dévotion à l’Eucharistie 1 s’opposent au dualisme cathare, qui nie la réalité de l’Incarnation 2 ,et déclare la matière abandonnée au mal.

D’une manière générale, par son dépouillement et sa simplicité, l’architecture de Sainte-Cécile retourne contre l’hérésie certains de ses atouts les plus forts : l’austérité et une certaine prise de distance à l’égard du monde sensible ; elle manifeste clairement l’évolution du culte divin et de la pastorale au XIIIe siècle, ainsi que les progrès de la personnalisation et de l’intériorisation du sentiment religieux.

Elle réduit le rôle de la sensibilité dans la connaissance de Dieu, que l’âme doit approcher par un retournement intérieur ; elle constitue la cathédrale en lieu clos, strictement défini, qui invite à la “rentrée en soi” et à la méditation du sacré.

Réduite à ses formes essentielles, elle doit exprimer le divin par son harmonie épurée.

1 Le terme Eucharistie (en grec ancien εὐχαριστία / eukharistía, « action de grâce ») désigne, pour les chrétiens, la célébration ou le mémorial de la mort et de la résurrection de Jésus de Nazareth, à travers la proclamation de la Bible et à travers une action de grâce qui culmine avec le partage des éléments eucharistiques - le pain et le vin - qui sont, pour les chrétiens, le corps et le sang du Christ, offert en sacrifice sur la croix et ressuscité. L’Eucharistie est, pour les orthodoxes, les catholiques, les Anglicans, et d’autres Églises chrétiennes qui y reconnaissent un sacrement, l’actualisation de ce sacrifice. Elle se fonde sur la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres.Le premier terme pour désigner l’eucharistie fut « la fraction du pain », terme employé trois fois dans le Nouveau Testament, plus cinq fois comme verbe. L’Eucharistie est aussi communément appelée communion, mot de même signification que le mot cène, mais d’origine latine (cena, le repas du soir, de communis, « commun »). Abusivement, le mot « eucharistie » est employé pour désigner les éléments eucharistiques ; or l’eucharistie n’est pas une chose, mais une action et un sacrement.

2 L’Église catholique appelle Incarnation le fait que le Fils de Dieu ait assumé une nature humaine pour accomplir en elle notre salut reprenant l’expression de saint Jean dans le Prologue de son évangile (« le Verbe s’est fait chair » : Jean, 1, 14)


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