
Une architecture complexe
Cité épiscopale d’Albi
L’église actuelle présente une architecture complexe, dont les différences d’appareils traduisent une construction par étapes.
Les parties les plus anciennes édifiée en pierre dans le style du premier art roman, remontent au XIe siècle. Elles se localisent à la base de la tour septentrionale qui porte des bandes lombardes, caractéristiques du premier art roman méridional.
Deux siècles plus tard, la brique s’impose à la période gothique. Cette différence de matériaux se retrouve sur le clocher qui comporte une base romane en pierre (XIe siècle) surmontée d’un étage à arcatures brisées (XIIIe siècle), et d’un dernier niveau de briques.
Aux alentours de 1100, cette tour s’intègre dans une reprise d’ensemble du transept et du chœur, avec la construction d’un clocher méridional.
La tour de guet qui le flanque, la Gachole (de l’occitan gachar : regarder, surveiller), était la plus haute de la ville avant l’achèvement du clocher de la cathédrale.
Dans toute cette partie se remarque l’emploi fréquent de l’arc outrepassé, élément autochtone de l’art albigeois de l’époque.
Une nouvelle campagne, conduite entre 1100 et 1120, permet l’érection d’une nef de sept travées à collatéraux. Cette extension en fait le plus vaste des édifices romans de l’Albigeois ayant subsisté jusqu’au XXIe siècle.
En conclusion, nous emprunterons les propos de l’historien de Saint-Salvi, le chanoine L. de Lacger :
« Saint-Salvi est une anthologie des styles médiévaux d’architecture. D’un seul coup d’œil, un regard averti reconnaît trois types de contrefort, trois formes de fenêtre, trois espèces d’appareil correspondant chacun à des âges différents. Bien que, du point de vue esthétique, l’œuvre soit de second ordre, elle est susceptible d’être classée au tout premier si l’on a égard à son intérêt synthétique et, archéologiquement parlant, à sa valeur pédagogique. »
Texte extrait de la plaquette "Église-collégiale Saint-Salvy, Albi" écrite par le chanoine L. Chamayou