
Statues et tableaux
Cité épiscopale d’Albi
L’essentiel du mobilier réside dans un bel ensemble de sculptures locales de la fin du Moyen Âge : une Pietà, conservée à la sacristie, mais aussi un crucifix, un calvaire, un Christ aux liens et six prophètes.
Saint-Salvi possédait de très belles châsses et reliquaires confisqués par la Révolution.
Une statue de bois polychrome, présumée du XIIe siècle, est la seule représentation du saint que nous ayons. Elle a été retrouvée assez récemment dans un galetas et est conservée à la sacristie : elle nous livre une image du saint conforme à la tradition : un beau visage mystique au regard tourné vers l’intérieur.
On admirera encore dans la sacristie une Pietà de la fin du XVe siècle 1 en calcaire polychrome. Au fond de l’église, sous les orgues, six statues polychromes, de facture robuste, qui semblent une copie de celles de la cathédrale, représentent les personnages du sanhédrin (assemblée législative traditionnelle du peuple juif, ainsi que son tribunal suprême qui siège normalement à Jérusalem). Ils entouraient autrefois un "Ecce homo" 2 situé dans la première chapelle à droite en partant du fond.
Dans cette même chapelle, à gauche est accrochée une descente de croix, peinture sur bois qui fait songer à un primitif flamand d’une grande fraîcheur.
On pourra également apprécier des toiles plus récentes ou des statues des XVIIe et XVIIIe siècles, celle de saint Roch, le Christ en croix avec la Vierge et saint Jean.
Dans la chapelle de la sainte Vierge, partie la plus ancienne de l’église, on s’arrêtera devant les statues de Judith et d’Esther, copies réussies des célèbres œuvres de la cathédrale Sainte-Cécile.
Le mobilier de l’église se complète de trois retables du XVIIIe siècle et de quelques peintures, dont six grandes toiles offertes par les consuls vers 1725.
Quatre d’entre elles évoquent la vie de saint Salvi. Une autre commémore un vœu fait en 1720 par les consuls à saint Roch pour qu’il écarte d’Albi la peste ravageant alors Marseille.
Nouvelle découverte à Saint-Salvi
La statue découverte par hasard dans une niche dissimulée derrière un mur, a été dégagée par des archéologues fin février 2011.
Bien qu’il lui manque une partie du visage et ses bras, elle est particulièrement bien conservée, notamment au niveau de ses couleurs, rendues néanmoins fragiles par l’humidité.
Une restauration a été engagée en vue de les préserver. A la surprise des archéologues, son dos, en revanche, n’est pas travaillé, preuve que la statue était vraisemblablement plaquée contre un mur.
Si à première vue, il s’agit d’une statue de la moitié du XIVe siècle, représentant, a priori, une femme couronnée (Vierge à l’enfant ? Une sainte ?), l’étude archéologique menée actuellement permettra peut-être de lever les secrets qui pèsent encore sur elle.
De quand date-t-elle exactement ? D’où provient-elle ? Pourquoi a-t-elle été cachée et à quel moment ? Autant de questions qui restent en suspend...
1 Piéta : La Pietà, ou Vierge de Pitié, est un thème artistique de l’iconographie de la peinture chrétienne représentant la Vierge Marie en Mater dolorosa (expression latine), mère pleurant son enfant qu’elle tient sur ses genoux, en l’occurrence Christ descendu mort de la Croix avant sa mise au tombeau, événement placé avant sa Résurrection, précédant son Ascension.
2 Ecce Homo est une expression latine signifiant Voici l’homme. C’est l’expression utilisée par Ponce Pilate dans la traduction de la Vulgate de l’évangile de Jean (19:5) lorsqu’il présente Jésus à la foule, battu et couronné d’épines. La phrase correspondante en grec ancien est « Ἰδοὺ ὁ ἄνθρωπος. » (Idoù ho ánthrôpos.)
3crédit texte : diocèse d’Albi