Saint-Salvi et la réforme
Cité épiscopale d’Albi
Que les chanoines de Saint-Salvi soient sécularisés comme ceux de Sainte Cécile, dispensés d’une règle dont ils se disent incapables de supporter les contraintes ne met pas en cause l’essentiel de leur engagement, mais marque tout de même un besoin d’ajustement.
Que l’on ait pas profité du « Livre » désormais mis à la portée de chacun par la naissance de l’imprimerie, pour instruire les prêtres est sans doute très dommageable.
Un seul sur dix des chanoines de Saint-Salvi sait lire, se contentant de distribuer les sacrements au peuple qui n’en demande pas davantage, mais bientôt ils auront fort à faire pour tenir tête aux prédicants bardés de citations de la Bible.
A ce tournant du siècle, la situation à Albi est exemplaire de celle du royaume. Le riche évêché d’Albi fait partie de la réserve des grandes familles qui y puisent sans retenue pour les leurs. Les luthériens sont partout mais épars.
Depuis Genève, la Rome protestante, Calvin s’organise. L’église réformée est l’inverse de la catholique : pas de hiérarchie , un réseau de paroisses qui élisent leur pasteur , toujours révocables.
Le protestantisme français se coule facilement dans le moule calviniste qui lui assure sa solidité. Les barrages de police ou de douane ne sont pas assez étanches pour empêcher les ballots de safran ou de pastels transformés en ballots de livres d’entrer dans Albi.
1Page 166 171 ALBI BIOGRAPHIE DE MA VILLE JEAN ROQUES
