
Albi, ville épiscopale
Cité épiscopale d’Albi
La période féodale d’Albi est marquée par la présence des comtes de Toulouse puis par la seigneurie des puissants vicomtes de Trencavel, aux XIIe-XIIIe siècles.
Le droit du sol est toutefois réparti entre des ayants droit différents, outre les seigneurs féodaux on trouve l’évêque et les chanoines de Saint-Salvi. L’urbanisme en quartiers et en bourgs bien marqués reflète ce partage de l’espace.
Le développement urbain des XIIe et XIIIe siècles s’accompagne d’une dissidence religieuse d’échelle régionale, dont l’Albigeois constitue l’un des foyers, à côté de Toulouse, Carcassonne, Foix, etc.
Au XIIe siècle, les dissidents se structurent. La restauration de la foi chrétienne par la force est accompagnée d’un ancrage définitif du Languedoc dans l’espace français.
La ferme reprise en main de la population par l’Église romaine s’accompagne de l’élimination des élites locales, favorables au catharisme, et d’une puissante implantation cléricale, tant dans la vie spirituelle que matérielle.
Albi est exemplaire de ces évolutions, au cours du XIIIe siècle, devenant une ville épiscopale, sous la seigneurie de ses évêques bâtisseurs. Bernard de Combret lance la construction du château fort et palais de la Berbie.
Cet évêque va terminer les travaux de son prédécesseur en donnant au palais son aspect de citadelle : il relie entre eux les anciens bâtiments. L’évêque craint pour sa sécurité à cause du pouvoir royal qui soutient les revendications d’Albi et à cause des révoltes populaires, les murailles sont donc beaucoup plus sophistiquées du côté de la ville, principal adversaire de l’évêque, que du côté Tarn, "rempart" naturel.
Par ailleurs, afin d’éviter tout risque d’incendie, il réalise le couvrement en voûte d’ogives de toutes les salles de la forteresse.
À la fin du XIIIe siècle et au début du suivant, un important développement urbain accompagne l’édification de l’ensemble épiscopal, comprenant de nouveaux quartiers et des institutions religieuses hors les murs.